Alors que l’Espérance menait la danse, le coach sfaxien a bloqué…
Les observateurs ont tendance à dire que la deuxième mi-temps est celle des entraîneurs. Dimanche à Sfax, la deuxième période du jeu du classico CSS-EST n’a été sans doute pas celle de Fethi Jebel, mais plutôt de son adversaire, Mouine Chaâbani.
Le coach «sang et or», qui maîtrisait déjà les débats durant la période initiale, a su maintenir le cap en deuxième mi-temps en poussant ses joueurs à tuer le match par un deuxième but, mais sans prendre de risques inutiles, car la priorité était de préserver l’ascendant pris à l’ultime minute de la première mi-temps, d’autant que les Sfaxiens ont opté pour l’offensive.
Sauf que les protégés de Fathi Jebel ont manqué terriblement d’efficacité. Comme à la première mi-temps, la dernière touche a terriblement fait défaut à Alaa Marzouki et Mohamed Ali Moncer entre autres joueurs.
L’attaque sfaxienne est parue comme désemparée à l’approche de la zone de réparation adverse. De la précipitation et de la mauvaise coordination entre les attaquants sfaxiens ont fait que le gâchis a été au rendez-vous à chaque tentative.
Le hic dans cette histoire est que la précipitation dans la zone de réparation adverse et le manque de cohésion entre les attaquants sfaxiens perduraient depuis la période initiale du jeu.
Un problème récurrent que Fethi Jebel devait régler à la pause en donnant à ses joueurs les consignes nécessaires pour y remédier.
Dépassé par les évènements…
Un entraîneur ne peut pas être jugé sur un seul résultat positif obtenu lors d’un match. Le fameux choc psychologique peut opérer une fois, mais pas tout le temps. Moncef Khemakhem a eu tort de précipiter le départ Nebojsa Jovovic sur le premier échec essuyé. Le président du CSS a pensé que ramener Fethi Jebel qui avait réussi son court passage à la fin de la saison écoulée n’était peut-être pas le bon choix. En tout cas, le timing de son retour semble ne pas être le bon dans la mesure où il fallait préserver la continuité en laissant travailler Jovovic. En effet, le CSS a payé dimanche dernier le prix de l’instabilité technique de ces six derniers mois. Fethi Jebel, qui a passé les 11 dernières années dans la région du Golfe, a disputé dimanche dernier son premier vrai test du championnat de Tunisie, lui qui n’a jamais entraîné en Ligue 1.
Pour son premier match du championnat, Fethi Jebel a échoué sur tous les plans. Il est apparu comme figé dans sa zone d’entraîneur. Dépassé par les événements, il n’a pas régulé son approche tactique, signe qu’il n’a pas su lire le jeu de son adversaire et s’y adapter en conséquence. Le coach sfaxien n’a même pas corrigé le placement de ses attaquants devant les buts adverses. La défense sfaxienne n’a pas été non plus bien en place.
Bref, entraîner une des grosses cylindrées du championnat de Tunisie n’a rien à voir avec toutes les expériences réunies dans les championnats du Golfe. On ne compare pas là les niveaux de notre championnat par rapport à ceux de la région du Golfe.
Loin de nous cette idée.
Il s’agit de deux mondes complètement différents, une autre manière d’entraîner et, surtout, de coacher.
Moncef Khemakhem a réussi sa gestion ces dernières années du temps que le CSS était interdit de recrutements en misant essentiellement sur le vivier du club. Sauf preuve du contraire, il a peut-être pris une décision hâtive en limogeant Jovovic.